cybersecurite

SIEM

Une entreprise moderne dispose de milliers de points d’entrée numériques : serveurs, pare-feu, postes de travail, applications cloud… Ces derniers constituent autant de sources de hacking potentielles. Ainsi, comment procéder pour garder une vision unifiée des menaces ? C’est précisément là qu’intervient le SIEM, ou Security Information and Event Management.

Quelle est l’origine du SIEM ?

La naissance du SIEM permet d’en comprendre la fonction. Son émergence est issue d’un besoin spécifique lié à l’essors des infrastructures numériques au cours des années 2000 et de leur nécessaire sécurisation.

Deux technologies existaient alors : le SIM (Security Information Management) et le SEM (Security Event Management). Le SIM se concentrait sur la collecte et le stockage des journaux de sécurité pour permettre des analyses a posteriori et des audits, tandis que le SEM assurait la surveillance en temps réel des événements pour identifier des anomalies.
Toutefois, ces deux approches fonctionnaient de manière isolée, rendant difficile la corrélation entre les événements passés et présents. Le besoin d’une solution unifiée, capable de combiner ces deux fonctions pour offrir une vue globale et centralisée de la sécurité, a donné naissance au SIEM.

Qu’est-ce qu’un SIEM ?

Le SIEM, acronyme de Security Information and Event Management, joue donc un rôle clé dans la détection des cyberattaques. En effet, cette plate-forme collecte, analyse et corrèle les informations et événements de sécurité au sein d’un réseau informatique; à la manière d’un détective réalisant un travail d’investigation.

Un SIEM combine donc deux fonctions essentielles à toute stratégie de cybersécurité (rappelez-vous les SIM et SEM) : la gestion des évènements de sécurité et la gestion des informations de sécurité.

A la manière d’une enquête policière, le fonctionnement du SIEM va suivre quatre grandes étapes :

  • La collecte des données. Tout commence par la collecte des journaux d’événements (aussi nommés Event Logs) issus des firewalls, serveurs, équipements réseau, ou encore des terminaux. Le SIEM va ainsi rassembler les différentes pièces du puzzle.
  • Normalisation des données. Les données récoltées ne sont pas toutes au même format. Le SIEM va se charger d’harmoniser l’ensemble de ces informations afin de pouvoir établir des corrélations.
  • Corrélation et analyse. Le SIEM va alors détecter des combinaisons d’événements pouvant signaler un problème. Quels peuvent être ces évènements ? Par exemple un collaborateur se connectant à un serveur à 3 heures du matin, depuis l’étranger, afin de télécharger des fichiers sensibles.
  • Alertes et rapports. L’outil va alors générer des alertes, suivies de rapport détaillant les éléments suspects ayant conduit aux signalements.

Cette technologie est une très bonne alliée dans la prévention des fuites de données au sein de l’entreprise. Pour cette raison, le SIEM est souvent une composante clé d’un centre opérationnel de sécurité (SOC), où les équipes analysent et répondent aux menaces identifiées. 

Quels sont les avantages du SIEM ?

L’outil semble complexe ? Il l’est dans sa constitution mais son usage s’avère incroyablement utile. Voici pourquoi les entreprises le considèrent comme un pilier de leur stratégie de cybersécurité :

Une vision unifiée

Tout d’abord, le SIEM propose une vision centralisée de l’information. Imaginez si les équipes cyber devaient éplucher quotidiennement les centaines de journaux afin d’y établir des corrélation… Le SIEM se charge de cette tâche fastidieuse. En effet, les informations essentielles sont regroupées au sein d’un tableau de bord clair capable d’émettre des alertes automatisées.

Une détection des menaces en amont

Ensuite, le SIEM va identifier les attaques dès leurs prémices grâce à l’analyse de signaux faibles. Cette intervention en amont constitue un avantage majeur face aux hackers. Le temps est en effet un facteur clé. De plus, il identifie des schémas complexes pouvant échapper à d’autres outils de sécurité. Le SIEM peut ainsi s’occuper de la surveillance des trafics DDoS.

Application des règles de sécurité

La plupart des entreprises mettent en place des règles de sécurité qui s’appliquent aux utilisateurs. Il peut s’agir d’accès à certaines informations, à la connexion sur certains logiciels etc.

En analysant les comportements et en détectant les anomalies, le SIEM peut signaler les activités qui enfreignent ces politiques de sécurité ou les réglementations en vigueur.

La conformité réglementaire

De nombreux secteurs d’activité, tels que la finance ou la santé, requièrent des pratiques strictes en matière de sécurité informatique. De plus, la législation tend à durcir les règles en termes de protection des données, à l’image du RGPD ou de NIS 2. Le législateur impose aux organisations de prouver qu’elles surveillent, protègent et traitent correctement les informations sensibles.

Le SIEM joue un rôle clé dans cette démarche en centralisant et en automatisant la collecte, le stockage et l’analyse des journaux d’événements.

Exemples d’utilisation d’un SIEM

La détection de ransomware

Un ransomware peut commencer par une activité anodine, comme l’ouverture d’un fichier joint. Cependant, la corrélation des événements permet au SIEM d’identifier l’attaque avant qu’elle ne se propage. Ces évènements peuvent prendre la forme suivante :

  • Exécution d’un processus suspect,
  • des connexions inhabituelles,
  • des modifications massives de fichiers,
  • Etc.

Pour cette raison, il est important de comprendre les ransomwares : types, méthodes et solutions.

La gestion des accès privilégiés

Les comptes administrateurs constituent des cibles privilégiées pour les cybercriminels. Un SIEM peut surveiller en permanence leur activité et détecter des comportements inhabituels. Ces activités peuvent prendre la forme suivante :

  • Des connexions en dehors des heures normales,
  • des tentatives répétées d’accès,
  • Etc.

La prévention des violations de données

En surveillant les transferts de données sensibles, un SIEM peut alerter en cas d’exfiltration suspecte, protégeant ainsi les informations critiques de l’entreprise.

Défis et limites d’un SIEM

Malgré ses nombreux avantages, un SIEM n’est pas une solution sans failles. Son intégration présente des défis à la fois techniques, organisationnels et financiers.

La gestion de faux positifs

Si la technologie est très avancée, elle n’en demeure pas moins faillible. Le SIEM adore crier au loup à la moindre virgule qui dépasse dans vos logs. L’un des plus grands défis du SIEM est la quantité d’alertes qu’il génère, dont une grande partie peut être constituée de faux positifs. Par exemple, un événement anodin, comme une tentative de connexion échouée due à une faute de frappe, pourrait déclencher une alerte si les règles du SIEM ne sont pas correctement configurées.

Hélas, cette gestion des faux positif par les équipes déduit d’autant les gains de productivité issus de l’outil. Si le volume d’erreurs dépasse un certain seuil, celles-ci peuvent passer à côté de certaines menaces bien réelles.

Complexité de mise en œuvre et de gestion

Un projet de déploiement d’un SIEM n’est pas anodin. Son installation et sa configuration nécessitent une expertise technique approfondie. L’intégration des différentes sources de données, la création de règles de corrélation efficaces et la maintenance continue du système pour s’adapter aux nouvelles menaces requiert des ressources dont les PME ne disposent pas nécessairement.

Coûts élevés d’acquisition et d’exploitation

Le SIEM représente un investissement conséquent, à la fois en termes d’OPEX (dépenses opérationnelles) pour son exploitation et sa maintenance, et de CAPEX (dépenses d’investissement) pour son acquisition et son déploiement initial.

Parmi ces coûts nous pouvons citer :

  • Les frais liés à l’acquisition du logiciel,
  • L’infrastructure de stockage nécessaire pour conserver les logs (surtout dans les environnements complexes),
  • Les coûts humains pour la configuration et l’administration de l’outil.

Un volume de données toujours plus important

Les infrastructures informatiques modernes génèrent des quantités astronomiques de logs et d’événements chaque jour. Or, un SIEM doit traiter, analyser et stocker ces données en temps réel.

Or cette croissance requière des ressources de calcul et de stockage toujours plus importantes.

Surmonter les limites du SIEM

Le SIEM ne vient pas qu’avec des qualités. Le SIEM réclame du travail, de l’investissement et quelques ajustements.

Tout d’abord, l’aspect économique va établir une barrière financière. Pour les petites et moyennes entreprises (PME), ces coûts peuvent être prohibitifs. À cela s’ajoute la nécessité d’une équipe de sécurité qualifiée pour interpréter les alertes et ajuster les règles de corrélation. Cependant, des solutions gérées comme le MDR (Managed Detection and Response) permettent de déléguer la surveillance et la réponse aux menaces à des experts tiers.

Ensuite, bien que puissant pour centraliser et analyser les journaux d’événements, un SIEM peut être limité lorsqu’il s’agit d’automatiser les réponses aux incidents. Pour combler cette lacune, de nombreuses entreprises adoptent des outils complémentaires comme le SOAR (Security Orchestration, Automation, and Response), qui permettent d’automatiser les processus de sécurité et d’orchestrer les réponses à grande échelle. De même, la combinaison du SIEM avec une protection des comptes utilisateur grâce au MFA (Multi-Factor Authentication) est essentielle pour sécuriser les accès. Cependant, il est conseillé d’anticiper les coûts d’un incident avec une cyber-assurance.

Pour les entreprises, investir dans un SIEM ne se résume pas à l’achat d’un logiciel. C’est un pas vers une approche plus mature et proactive de la sécurité, où les données deviennent des atouts stratégiques dans la protection des actifs numériques. Combiné à un EDR (Endpoint Detection and Response), le SIEM offre une solution complète pour surveiller non seulement les réseaux, mais aussi les terminaux des utilisateurs, renforçant ainsi la détection des menaces avancées.

Schéma sur le fonctionnement SIEM

Napsis accompagne, depuis plus de 20 ans, près de 4500 entreprises et collectivités partout en France pour optimiser et faire évoluer leurs services télécoms.

L'Hébergement Cloud

Déployez une infrastructure Cloud en quelques minutes pour héberger un SI, une application métier ou une plateforme Web

Migrer dans le Cloud

Pourquoi et comment migrer ses applications et ses données vers le cloud?

Support

  • 0811 65 20 50
  • support@napsis.fr

Administratif

  • 0811 65 00 20
  • contact@napsis.fr