Cybersécurité

Zero Trust

Zero Trust : vérification continue, segmentation des réseaux, outils avancés (MDR, SOC, IEM). Protégez vos données dès aujourd'hui.

Pendant des années, la sécurité se limitait au périmètre du siège. Télétravail, SaaS, multi cloud et IoT ont explosé ce modèle. Le Zero Trust part d’un postulat clair: tout accès est suspect par défaut et doit être prouvé, encadré et réévalué en continu. L’idée n’est pas de faire peur, mais de reprendre la main là où les architectures ont gagné en complexité.

Zero Trust n’est pas une suite magique mais une manière de gouverner les accès. On contrôle qui accède, à quoi, dans quelles conditions, et pour combien de temps.

L’ANSSI rappelle que le Zero Trust complète la défense périmétrique et s’inscrit dans une défense en profondeur, pas dans une refonte brutale. Chercher la rupture totale dégrade souvent la sécurité globale.

Qu’est-ce que le Zero Trust en cybersécurité ?

L’approche Zero Trust repose sur un principe simple mais radical : ne jamais faire confiance, toujours vérifier. Après tout, les attaques modernes exploitent notre excès de confiance. A cela s’ajoutent des environnements de travail modernes, trop complexes et décentralisés.

Plus qu’une technologie, le Zero Trust est un changement de culture : moindre privilège, segmentation, surveillance et contrôle permanent des accès.

Donc, contrairement aux modèles de sécurité traditionnels qui considèrent que tout ce qui se trouve à l’intérieur du périmètre du réseau est digne de confiance, le modèle Zero Trust traite chaque utilisateur, appareil ou application comme potentiellement compromettant, qu’il soit à l’intérieur ou à l’extérieur du réseau.

On va ainsi évaluer des attributs : l’identité (est-elle prouvée ?), l’équipement (est-il conforme ?), la ressource (est-elle sensible ?) et le contexte (où, quand, dans quel niveau de menace). Une brique collecte ces attributs, une autre décide, une troisième applique la décision au bon endroit. Cette séparation, souvent résumée par les acronymes PIP, PDP, PEP, garde les applications simples et les contrôles cohérents d’un service à l’autre.

Quels sont les principes fondamentaux du Zero Trust ?

Les quatre piliers de la politique de sécurité Zéro Trust

Le modèle zero trust repose quatre fondements :

  • Vérification continue et dynamique. La confiance est une valeur à durée illimitée. Une authentification stricte et à un contrôle rigoureux limite chaque tentative d’accès. Cela inclut des mécanismes tels que l’authentification multi-facteurs (MFA), la gestion des identités et des accès (IAM), et la surveillance des comportements utilisateur. Puis on réévalue pendant la session : une adresse inhabituelle, un export massif, un poste soudain non conforme ? On exige une preuve supplémentaire ou on coupe proprement l’accès.

  • Principe du moindre privilège. L’accès aux ressources est limité au strict nécessaire. Chaque utilisateur ou appareil se voit attribuer des permissions minimales pour réaliser une tâche spécifique, réduisant ainsi les risques et la surface d’attaque en cas de compromission.

  • Segmentation des réseaux. On coupe les mouvements latéraux. Au lieu d’un réseau “plat”, on isole les applications entre elles et on n’ouvre que les liaisons utiles, quand c’est nécessaire. En local, cela peut se traduire par des VLAN/PVLAN ; à distance, par des tunnels chiffrés ou des ouvertures de ports applicatifs à la demande, avec authentification mutuelle bout-en-bout.

  • Surveillance en temps réel. La politique Zero Trust n’est pas un concept statique mais un cycle constant. Elle exige une surveillance constante des activités pour détecter les comportements suspects et réagir rapidement face aux menaces potentielles. Elle implique également un contrôle stricte des liens et pièces jointes côté email. Journaliser ne suffit pas ; il faut observer et agir. On corrèle les signaux, on isole un poste suspect, on ferme une session à risque, on exige une réauthentification.

Quels sont les avantages d’une approche Zero Trust ?

La stratégie Zero Trust offre des avantages significatifs :

  • Réduction des risques. Limiter la confiance accordée aux utilisateurs permet de réduire les possibilités d’attaque et de prévenir efficacement la propagation des menaces.

  • Conformité accrue : Avec des mesures strictes de contrôle et de documentation, la méthode Zero Trust aide les organisations à respecter les réglementations en matière de sécurité et de protection des données, telles que le RGPD.

  • Adaptabilité : La stratégie Zero Trust est idéale pour les environnements hybrides et multi-cloud. En effet, celle-ci offre une protection uniforme, indépendamment de l’emplacement des ressources.

En remettant en question les paradigmes traditionnels, la Zero Trust contribue à bâtir une cyber-résilience durable face aux menaces modernes.

Comment mettre en place une stratégie Zero Trust ?

La transition vers une architecture Zero Trust n’est pas instantanée. Voici les étapes essentielles pour amorcer cette transformation :

Cartographie des actifs et des accès

Identifiez les utilisateurs, terminaux, applications et données critiques pour évaluer les niveaux de risque associés.

  • Identification des utilisateurs. Qui accède aux systèmes ? Cette étape inclut la collecte d’informations sur les employés, les sous-traitants, les partenaires et toute entité externe ayant accès à vos ressources.

  • Inventaire des terminaux. Quels appareils se connectent au réseau ? Cela peut inclure les ordinateurs portables, smartphones, tablettes, et objets connectés (IoT). Chaque terminal doit être répertorié. Cette liste s’associe avec des données telles que le type, le système d’exploitation, et son statut de conformité.

  • Analyse des applications. Quelles sont les applications utilisées? Identifiez les logiciels critiques, les outils SaaS (Software as a Service) et les plateformes internes.

  • Cartographie des données sensibles. Où se trouvent les données critiques ? Cette étape nécessite de localiser les bases de données, les partages de fichiers et les systèmes de gestion des informations contenant des informations sensibles ou réglementées.

  • Évaluation des risques. Chaque élément identifié est associé à un niveau de risque. Quels utilisateurs, appareils ou applications représentent des vulnérabilités potentielles ?

Implémentation des contrôles d’accès stricts

Intégrez des solutions d’authentification forte et des politiques de gestion des privilèges :

  • Authentification multi-facteurs (MFA). Imposer des vérifications supplémentaires au-delà des mots de passe, comme des codes envoyés sur un appareil ou des biométries (empreintes digitales, reconnaissance faciale).

  • Gestion des identités et des accès (IAM). Centraliser la gestion des identités. Cette mesure garantit l’adéquation entre les droits et l’accès aux ressources.

  • Politiques d’accès conditionnel. Contextualiser les accès (emplacement géographique, heure de connexion etc.) ajoute un niveau de contrôle supplémentaire.

  • Révocation automatique des accès inutilisés. La suppression des droits d’accès obsolètes permet de réduire la surface d’attaque.

Modernisation des outils de sécurité

La modernisation des outils est cruciale pour adopter une approche Zero Trust efficace. Cela implique :

Ces solutions permettent de renforcer les défenses globales, d’améliorer la visibilité sur l’ensemble des activités et de réagir plus rapidement aux menaces potentielles.

Formation et sensibilisation

Engagez vos équipes à travers des formations régulières pour intégrer une culture de sécurité.

Surveillance et optimisation continues

Mesurez l’efficacité de votre stratégie et ajustez vos politiques en fonction des nouvelles menaces ou des changements dans votre environnement. Testez, analysez, améliorez. Votre sécurité en dépend.

En remettant en question les paradigmes traditionnels et en adoptant une posture proactive, les entreprises peuvent bâtir un système de sécurité capable de répondre aux besoins présents et futurs. Ainsi, la Zero Trust n’est pas uniquement une stratégie technologique, mais un véritable changement de culture pour une cybersécurité renforcée.

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