Zero Trust
Pendant longtemps, la sécurité informatique se cantonnait aux murs de l’entreprises. Cependant, le télétravail, le cloud ou encore les objets connectés (même les frigidaires sont connectés) ont établi des failles au sein de ce périmètre. Auparavant, toute personne ayant franchi ses murs devenait “digne de confiance”. Zero Trust, lui, considère tout le monde comme étant suspect. C’est simple, radical… et diablement efficace.
Zero Trust : la confiance se mérite
L’approche Zero Trust repose sur un principe simple mais radical : ne jamais faire confiance, toujours vérifier. Après tout, les attaques modernes exploitent notre excès de confiance. A cela s’ajoutent des environnements de travail modernes, trop complexes et décentralisés. Donc, contrairement aux modèles de sécurité traditionnels qui considèrent que tout ce qui se trouve à l’intérieur du périmètre du réseau est digne de confiance, le modèle Zero Trust traite chaque utilisateur, appareil ou application comme potentiellement compromettant, qu’il soit à l’intérieur ou à l’extérieur du réseau.
Les Fondations de la Zero Trust
Le modèle zero trust repose quatre fondements :
- Vérification continue et dynamique. La confiance est une valeur à durée illimitée. Une authentification stricte et à un contrôle rigoureux limite chaque tentative d’accès. Cela inclut des mécanismes tels que l’authentification multi-facteurs (MFA), la gestion des identités et des accès (IAM), et la surveillance des comportements utilisateur.
- Principe du moindre privilège. L’accès aux ressources est limité au strict nécessaire. Chaque utilisateur ou appareil se voit attribuer des permissions minimales pour réaliser une tâche spécifique, réduisant ainsi les risques et la surface d’attaque en cas de compromission.
- Segmentation des réseaux. La segmentation micro-périmétrique permet de diviser les systèmes en différents segments isolés. Ainsi, les segments contaminés ne contaminent pas les autres.
- Surveillance en temps réel. La politique Zero Trust n’est pas un concept statique mais un cycle constant. Elle exige une surveillance constante des activités pour détecter les comportements suspects et réagir rapidement face aux menaces potentielles.
Les atouts de la méthode Zero Trust
La stratégie Zero Trust offre des avantages significatifs :
- Réduction des risques. Limiter la confiance accordée aux utilisateurs permet de réduire les possibilités d’attaque et de prévenir efficacement la propagation des menaces.
- Conformité accrue : Avec des mesures strictes de contrôle et de documentation, la méthode Zero Trust aide les organisations à respecter les réglementations en matière de sécurité et de protection des données, telles que le RGPD.
- Adaptabilité : La stratégie Zero Trust est idéale pour les environnements hybrides et multi-cloud. En effet, celle-ci offre une protection uniforme, indépendamment de l’emplacement des ressources.
En remettant en question les paradigmes traditionnels, la Zero Trust contribue à bâtir une cyber-résilience durable face aux menaces modernes.
Comment mettre en place une stratégie Zero Trust ?
La transition vers une architecture Zero Trust n’est pas instantanée. Voici les étapes essentielles pour amorcer cette transformation :
Cartographie des actifs et des accès
Identifiez les utilisateurs, terminaux, applications et données critiques pour évaluer les niveaux de risque associés.
- Identification des utilisateurs. Qui accède aux systèmes ? Cette étape inclut la collecte d’informations sur les employés, les sous-traitants, les partenaires et toute entité externe ayant accès à vos ressources.
- Inventaire des terminaux. Quels appareils se connectent au réseau ? Cela peut inclure les ordinateurs portables, smartphones, tablettes, et objets connectés (IoT). Chaque terminal doit être répertorié. Cette liste s’associe avec des données telles que le type, le système d’exploitation, et son statut de conformité.
- Analyse des applications. Quelles sont les applications utilisées? Identifiez les logiciels critiques, les outils SaaS (Software as a Service) et les plateformes internes.
- Cartographie des données sensibles. Où se trouvent les données critiques ? Cette étape nécessite de localiser les bases de données, les partages de fichiers et les systèmes de gestion des informations contenant des informations sensibles ou réglementées.
- Évaluation des risques. Chaque élément identifié est associé à un niveau de risque. Quels utilisateurs, appareils ou applications représentent des vulnérabilités potentielles ?
Implémentation des contrôles d’accès stricts
Intégrez des solutions d’authentification forte et des politiques de gestion des privilèges :
- Authentification multi-facteurs (MFA). Imposer des vérifications supplémentaires au-delà des mots de passe, comme des codes envoyés sur un appareil ou des biométries (empreintes digitales, reconnaissance faciale).
- Gestion des identités et des accès (IAM). Centraliser la gestion des identités. Cette mesure garantit l’adéquation entre les droits et l’accès aux ressources.
- Politiques d’accès conditionnel. Contextualiser les accès (emplacement géographique, heure de connexion etc.) ajoute un niveau de contrôle supplémentaire.
- Révocation automatique des accès inutilisés. La suppression des droits d’accès obsolètes permet de réduire la surface d’attaque.
Modernisation des outils de sécurité
La modernisation des outils est cruciale pour adopter une approche Zero Trust efficace. Cela implique :
- SOC (Security Operations Center) : Centraliser la gestion de la sécurité dans un centre d’opérations équipé d’outils avancés et d’analystes formés pour détecter, analyser et répondre aux menaces.
- MDR (Managed Detection and Response) : Collaborer avec des prestataires spécialisés pour détecter et réagir rapidement aux incidents grâce à des services externalisés.
- IEM (Identity and Event Management) : Surveiller et analyser en continu les événements liés aux utilisateurs pour repérer les activités suspectes.
- EDR (Endpoint Detection and Response) : Déployer des outils capables de surveiller les terminaux en temps réel, d’identifier les attaques et de les neutraliser avant qu’elles ne causent des dégâts.
- CASB (Cloud Access Security Broker) : Contrôler les accès aux applications cloud, détecter les comportements anormaux et sécuriser les données stockées dans le cloud.
- Pare-feux de nouvelle génération (NGFW) : Installer des pare-feux qui intègrent des fonctions avancées comme l’inspection des paquets en profondeur et la prévention des intrusions.
- SOAR (Security Orchestration, Automation, and Response) : solution qui s’intègre à des outils de sécurité disparates pour centraliser les alertes et automatiser les enquêtes et les réponses aux cybermenaces telles que les logiciels malveillants et les tentatives de phishing.
Ces solutions permettent de renforcer les défenses globales, d’améliorer la visibilité sur l’ensemble des activités et de réagir plus rapidement aux menaces potentielles.
Formation et sensibilisation
Engagez vos équipes à travers des formations régulières pour intégrer une culture de sécurité.
Surveillance et optimisation continues
Mesurez l’efficacité de votre stratégie et ajustez vos politiques en fonction des nouvelles menaces ou des changements dans votre environnement. Testez, analysez, améliorez. Votre sécurité en dépend.
En remettant en question les paradigmes traditionnels et en adoptant une posture proactive, les entreprises peuvent bâtir un système de sécurité capable de répondre aux besoins présents et futurs. Ainsi, la Zero Trust n’est pas uniquement une stratégie technologique, mais un véritable changement de culture pour une cybersécurité renforcée.